Notre client "Neue Meere" dans la presse

Tarek Hermes n'aurait jamais rêvé de devenir crevettier. Cet amoureux de la nature a étudié les sciences agricoles pour pouvoir un jour s'asseoir sur un tracteur toute la journée ou courir dans la forêt. Aujourd'hui, à 37 ans, il passe jusqu'à 70 heures par semaine dans son installation d'aquaculture située dans la zone industrielle de sa ville natale de Gronau, près de Hildesheim. Dans six bassins répartis sur deux étages, quelque 700 000 crevettes tigrées blanches passent du stade larvaire à celui d'animal adulte. Loin de la côte, à l'intérieur des terres en Basse-Saxe, Hermes veut produire des crevettes saines et se concentre sur les courtes distances et la durabilité.

New Seas est le nom de son entreprise, qui a reçu un total d'environ 1,04 million d'euros de fonds européens, fédéraux et nationaux. À la mi-décembre, le magasin de la ferme a été ouvert près de la B3, à environ 40 kilomètres au sud de Hanovre. Depuis peu, les crevettes fraîchement pêchées peuvent également être commandées en ligne. La demande est énorme, déclare Ludwig von Brockhausen, partenaire de l'entreprise. Les gens sont prêts à payer plus cher pour des aliments de qualité. À Neue Meere, 250 grammes - soit une dizaine de crevettes - coûtent 20 euros, un kilo entier peut être acheté pour 69 euros.

Peut-être les clients veulent-ils apporter ce sentiment de vacances dans leur vie de tous les jours, pleine de coronas, avec des crevettes grillées. D'autres producteurs en Allemagne en profitent également. "Nous avons un chiffre d'affaires de 40 % supérieur à celui de l'année précédente dans le domaine des coronas", rapporte Bert Wecker, directeur général de Förde Garnelen, dont le siège est à Strande près de Kiel. Avant la pandémie, les traiteurs achetaient près de la moitié des crustacés. Selon lui, les gens se tournent de plus en plus vers les aliments régionaux pendant la crise.

Il s'agit d'une surexploitation de la nature

Il a fallu à Tarek Hermes une dizaine d'années pour concrétiser son idée d'un élevage de crevettes en Allemagne. L'élément déclencheur a été un reportage télévisé sur les élevages de crevettes en Asie qu'il a vu dans ses fouilles d'étudiants. L'industrie y menace les forêts de mangroves et des antibiotiques sont utilisés dans l'agriculture. "C'est une surexploitation de la nature qui a lieu là-bas pour couvrir le marché européen", critique l'éleveur de crevettes. Dans son système de recirculation, un million de litres d'eau sont constamment en mouvement, il y a une station d'épuration biologique, et l'énergie provient de sa propre centrale de cogénération. Selon Hermes, seuls 10 000 à 15 000 litres doivent être remplacés par de l'eau douce chaque jour.

Actuellement, plus de 50 000 tonnes de crevettes sont encore importées en Allemagne chaque année. Selon M. Wecker, qui est également vice-président de l'Association allemande d'aquaculture, les entreprises allemandes peuvent actuellement produire environ 100 tonnes de crevettes par an.

"Le marché est déficient".

Il s'agit également de HanseGarnelen, dont le siège est à Hambourg et qui possède un site de production à Grevesmühlen (Mecklembourg-Poméranie occidentale), de CaraRoyal à Grevesmühlen ainsi que de Landgarnele à Niedenstein dans le nord de la Hesse. En Bavière, Crusta Nova (Langenpreising) et Vitashrimp (Eurasburg) produisent ce mets délicat. Certains producteurs ont été épuisés pendant la période de Noël. L'entreprise Suburban Seafood de Nebelschütz en Saxe s'est spécialisée dans l'élevage de larves afin de ne plus avoir à les faire venir par avion à une si grande échelle.

Les scientifiques voient également un potentiel pour l'élevage de crevettes en Allemagne. "Cela fonctionne si vous gardez un œil sur les coûts de production et si vous vendez les crevettes au juste prix", explique Matthew Slater, qui dirige le groupe de recherche en aquaculture de l'Institut Alfred Wegener (AWI) à Bremerhaven.

L'expert en poissons de l'organisation environnementale WWF Allemagne, Philipp Kanstinger, voit également des possibilités futures : "Le marché est déficitaire, les grosses crevettes ne sont autrement disponibles que congelées en Allemagne". Ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter des crevettes d'Allemagne peuvent consulter le guide d'achat des poissons et des animaux marins du WWF pour savoir quels produits du marché alimentaire protègent le plus possible les mers et les stocks et quels labels biologiques et environnementaux promettent des normes de qualité.